Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, alias «Amjad Atta», le cerveau présumé de l'attentat de la rue des Rosier en 1982, à Paris a été interpellé en Jordanie selon une source judiciaire française cité par l'AFP. Il a été arrêté le 1er juin, mais l'information a été confirmée seulement ce mercredi.Le processus de demande d'extradition est en cours, selon une source judiciaire basée à Paris.
«Il a été envoyé au tribunal, qui lui a interdit de voyager, en attendant de décider de son extradition ou non», a indiqué à l'AFP un responsable sous couvert de l'anonymat, sans plus de précision alors qu'une autre source a précisé qu'il «a été libéré sous caution».
Âgé de 62 ans, il fait partie des trois personnes visées par un mandat d'arrêt international délivré par le juge anti-terroriste Marc Trévidic, en février. Les deux autres sont Mahmoud Khader Abed Adra, alias «Hicham Harb», 59 ans, qui vit à Ramallah en Cisjordanie, et Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias «Souhail Othman», 56 ans, qui vit en Norvège.
Du côté des familles de victimes, on est satisfait de l'interpellation d'«Amjad Atta». «Cette nouvelle avancée judiciaire ne peut que réjouir les parties civiles car elle nous rapproche enfin concrètement d'un procès» a déclaré Me Martine Bouccara, conseil d'un fils de victime. «Les victimes se félicitent de cette avancée majeure, parce que cela veut dire que quelqu'un sera présent dans le box lors du procès» a déclaré pour sa part Me David Père, avocat de l'Association français des victimes de terrorisme (AFVT) et de proches de victimes. L'avocat regrette aussi le silence des deux pays où sont installés les deux autres suspects. «Nous déplorons ce silence» a-t-il ajouté.
«Amjad Atta» est suspecté d'avoir supervisé l'attaque d'un restaurant de la rue des Rosiers, dans le quartier du Marais, le 9 août 1982. Une grenade avait été jetée dans le restaurant, Jo Goldenberg, causant la mort de 6 personnes, avant que deux tireurs ne pénètrent et ouvrent le feu. Le commando avait alors remonté la rue tout en tirant sur les personnes présentes. 22 personnes avaient été blessées. L'opération du commando, composé de trois à cinq personnes, a été attribué au groupe Abou Nidhal, un mouvement dissident de l'Organisation de libération de la palestine (OLP).