«Madame, jurez sur la tête de vos filles et de vos petits-enfants que votre père vous a violée. - Non. - Vous jurez pas ? - Non.» L'avocat écarquille les yeux, stupéfait : «Il vous a pas violée ?» La réponse est à peine audible : «Non.» Dominique Cottrez fond en larmes. Lundi, au procès de la mère de famille de 51 ans, jugée devant la cour d'assises de Douai (Nord) pour avoir tué huit de ses nouveaux-nés, le dialogue entre l'accusée et son défenseur, Me Frank Berton, a médusé l'assistance. Dominique Cottrez avait avancé un passé de victime d'inceste comme explication aux infanticides, commis entre 1989 et 2000. Le procureur de la République a souligné les «nombreuses contradictions» entre les différentes auditions de l'accusée qui, pendant l'instruction, a été interrogée dix-sept fois. Après l'aveu de lundi, la présidente a suspendu la séance. L'accusée se tourne alors vers ses filles, son mari. Ils sont debout, figés, des statues pâles, à quatre pas d'elle. Ils semblent incapables de bouger. Le regard de leur mère, de leur femme, les supplie. Ils ne parviennent pas à la rejoindre.
Procès pour infanticides : Dominique Cottrez avoue avoir menti
par Ondine Millot
publié le 29 juin 2015 à 19h36
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