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Libération

Berre-l'Etang : l'incendie serait d'origine criminelle

Les enquêteurs privilégient la piste de «l'acte malveillant» pour expliquer l'embrasement de deux cuves sur un site industriel des Bouches-du-Rhône.
De la fumée s'échappe du site pétrochimique de LyondellBasell à Berre-l'Etang (près de Marseille), mardi. (Boris Horvat. AFP)
par Stéphanie Harounyan, Correspondante à Marseille
publié le 14 juillet 2015 à 15h28

Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête pour «destruction par incendie» après les deux explosions survenues dans la nuit de lundi à mardi sur un site pétrochimique proche de l'étang de Berre (Bouches-du-Rhône), a annoncé le vice-procureur, Rémy Avon, mardi en fin de matinée, lors d'un point-presse à proximité des lieux du sinistre.

Pas de blessés dans cet incendie, mais un énorme panache de fumée noire qui a volé longtemps dans le ciel de Berre-l’Étang. Deux énormes cuves ont commencé à brûler vers 3 heures du matin sur le site pétrochimique de LyondellBasell. Le feu a été maîtrisé, peu avant midi par les services départementaux d’incendies, mobilisés en force : 120 pompiers et une vingtaine de véhicules se sont attaqués au double panache de fumée.

L’incendie simultané de deux cuves, distantes de 500 mètres est un élément clé, qui alimente la thèse d’un acte délibéré. Très vite les autorités ont évoqué la piste d’un «acte malveillant» comme une «hypothèse sérieuse», la probabilité qu’un feu puisse se déclarer accidentellement dans deux bacs si éloignés l’un de l’autre étant très faible.

Pas de pollution de l’air

Le site industriel de 1 000 hectares, classé Seveso, bénéficie d'un accès sécurisé «à 100%», assure-t-on du côté de LyondellBasell. Une barrière ponctuée de différents postes de garde cerne l'intégralité des installations et «des rondes sont régulièrement assurées», y compris autour des cuves de stockage où l'incendie s'est déclaré.

Des sources expertes sur ce type de sites industriels doutent que l'incendie ait pu être «déclenché par hasard». Malgré les mesures de sécurité, on peut toujours imaginer que quelqu'un puisse s'infiltrer à l'intérieur, souligne l'un d'eux. Mais mettre le feu à des cuves, cela suppose de s'y connaître un peu.

L'activité, elle, a continué normalement sur le site pétrochimique. En ce 14 juillet, «seul le personnel affecté aux unités de production est opérationnel, soit environ un tiers des 900 personnes travaillant sur place. Dans un premier temps, notre souci concerne la sécurité de nos employés et de nos riverains. Nous mettons tout en œuvre pour minimiser tout effet sur l'environnement. Les fumées visibles n'étaient pas toxiques», a précisé Jean-Pierre Leroy, le directeur des opérations interne de LyondellBasell. La préfecture a indiqué que les premiers relevés effectués par AirPaca sur plusieurs stations de surveillance de la zone «ne présentent pas de situation anormale de pollution attribuable à l'incendie».

D’autres relevés pour vérifier la qualité de l’air seront effectués dans les prochaines heures.