Menu
Libération

Un rapport parlementaire présente 37 mesures pour «réinsérer» les personnes radicalisées

Au menu : mise en place d'un fichier central des signalements, création d'une structure nationale de soutien aux familles et suivi psychologique personnalisé des radicalisés.
Le député socialiste Sébastien Pietrasanta, le 22 juillet 2014 à l'Assemblée nationale. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
par AFP
publié le 16 juillet 2015 à 21h31

Sébastien Pietrasanta a remis jeudi au ministre de l'Intérieur les conclusions de ses travaux sur «la déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme». Le texte présente 37 mesures pour «réinsérer» les personnes radicalisées. Le député socialiste des Hauts-de-Seine, ancien rapporteur du projet de loi de lutte contre le terrorisme, avait reçu en février la mission d'analyser les profils des personnes concernées par le phénomène de la radicalisation violente en lien avec les filières terroristes.

Le rapporteur a souligné «l'efficacité du numéro vert pour identifier les individus en proie à une radicalisation violente» et proposé de «poursuivre les recherches visant à élaborer un contre-discours efficace en direction des jeunes», selon ce communiqué. Parmi ses propositions, Sébastien Pietrasanta évoque la mise en place d'un «fichier central de traitement des signalements», la création d'une «structure nationale de soutien aux familles», un «suivi psychologique personnalisé et des actions visant la réinsertion sociale» des radicalisés, selon le texte du rapport. Il préconise également un «système de mentor à la danoise pour l'accompagnement des radicalisés» et de s'appuyer «sur le témoignage de familles de victimes, de familles de jihadistes et de repentis pour élaborer un contre-discours». Pour les détenus, le rapporteur suggère la création «de nouveaux quartiers dédiés dans les prisons», une hiérarchisation des degrés de radicalité et des propositions de détentions adaptées.

«Le gouvernement est absolument déterminé à agir autant par la prévention que par la répression, pour accompagner les jeunes et les familles, combattre le terrorisme et protéger les Français», a rappelé le ministre de l'Intérieur dans son communiqué.

La France est confrontée à une hausse de la radicalisation religieuse, menant au jihad. Quelques 1 800 personnes ont été répertoriées par les services antiterroristes comme s’étant rendu ou ayant le projet de se rendre dans les zones de jihad en Irak et en Syrie. Cent-dix-neuf personnes parties de France sont mortes dans ces pays. Depuis le début de l’année, les actions au nom du jihad se sont multipliées.