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Libération

Légère houle à Tel-Aviv sur Seine

publié le 13 août 2015 à 19h36

Transats, sable fin, chaleur caniculaire… les bords de Seine n’attendaient, ce jeudi matin, que les touristes. Enfin presque. A l’entrée du quai, au niveau du pont d’Arcole, il faut montrer patte blanche pour entrer à Tel-Aviv sur Seine, l’événement organisé par la mairie au prix d’une belle polémique. La présence de quelques drapeaux israéliens dans un premier temps, puis palestiniens, donne une tonalité clairement politique aux «festivités». Plusieurs centaines de policiers ont été mobilisés.

Quelques dizaines de badauds sont tout de même venus profiter du soleil et jouer aux raquettes au son de la musique israélienne. Frédéric, venu pour «manger un falafel», salue «un événement pour la paix et la tolérance, au-delà de tous les conflits». Et «regrette vraiment l'instrumentalisation qui en a été faite». Georgio, 77 ans, d'origine israélienne, félicite aussi Anne Hidalgo : «Je suis venu pour soutenir mon pays, Israël. […] On se sent malmenés depuis quelques années, on devient des boucs émissaires.»

Les forces de l’ordre scrutent tout débordement. Plus surprenant, des membres de la Ligue de défense juive (LDJ), équipés d’oreillettes et de talkies-walkies, surveillent l’événement de l’intérieur, allant jusqu’à suivre des journalistes et écouter leurs conversations.

A quelques mètres de là, une dizaine d'associations propalestiniennes ont organisé un contre-événement, «Gaza plage», pour dénoncer la politique colonialiste d'Israël. «Nous sommes là pour répliquer à une provocation de la part de la mairie», explique Nicolas Shahshahani, de CAPJPO EuroPalestine. En début d'après-midi, la tension est montée d'un cran quand des militants propalestiniens ont surgi avec une banderole «#Apartheid sur Seine», aux cris de «Israël apartheid, Hidalgo complice !» Quelques coups sont échangés avec les forces de l'ordre. En fin d'après-midi, retour au calme, place au DJ.