C'est plutôt une bonne nouvelle pour les urgences françaises. Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), 70 % des patients qui se présentent aux portes des structures d'urgences hospitalières sont pris en charge dans l'heure qui suit leur arrivée. Mieux, 90 % des victimes de gros et petits bobos sont accueillies et orientées en moins d'une demi-heure, selon l'enquête portant sur 734 points d'accueil (sur les 736 recensés en France). Voilà donc un bon point pour ces structures «conçues pour prendre en charge dans les meilleurs délais des pathologies graves», rappelle la Drees. Mais encore faut-il que les urgences soient réellement accessibles au public. Au premier abord, on doute qu'il puisse en être autrement pour ces «services ouverts en permanence», comme le rappelle d'ailleurs la note. Et pourtant, si… A Valognes, dans la Manche, les habitants en ont fait l'expérience, jusqu'à samedi. Pendant dix jours, les urgences de la ville avaient dû fermer. La faute à une pénurie de médecins, selon l'Agence régionale de santé. Et le cas est loin d'être isolé. A Firminy, dans la Loire, les urgences n'assurent plus le service de nuit depuis le 21 juillet, et ce pour plusieurs semaines. En Haute-Saône, à Luxeuil-les-Bains, le service mobile d'urgence et de réanimation (Smur), fermé temporairement l'été dernier, a pu être sauvé cette année. Mais cette fois-ci l'hôpital a dû sacrifier 25 de ses 56 lits. Chaque fois, la même logique s'applique : il suffit, en période estivale, d'un congé maternité ou maladie ou du départ d'un praticien, pour paralyser la vie d'un établissement fonctionnant déjà à flux tendus. Alors, on peut certes se réjouir de la réactivité du personnel médical à traiter assez rapidement les patients des urgences. Mais cela ne doit pas occulter le manque de moyens et les difficultés d'accès aux soins dans certains territoires. Comme celles des habitants du bassin de vie de Valognes, en plein marais cotentin, la semaine dernière, invités à se rendre, en cas d'urgence, à l'hôpital de Cherbourg, à plus de quarante-cinq minutes de route pour certains. Soit quinze minutes de trop par rapport au délai maximum d'une demi-heure fixé par le candidat Hollande en 2012.
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