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Libération

Deux ans ou perpète, Jean-Marie Le Pen bientôt fixé sur son sort

publié le 19 août 2015 à 21h16

Initialement conçue comme une guerre éclair, l'offensive du FN contre Jean-Marie Le Pen se sera prolongée bien au-delà des vœux de sa fille. Suspendu le 4 mai après des propos polémiques sur RTL et dansRivarol, réintégré après trois victoires judiciaires successives, c'est un Le Pen toujours président d'honneur du FN qui est convoqué, ce jeudi à 14 heures, devant le bureau exécutif réuni en formation disciplinaire.

La veille, fidèle à ce pointillisme juridique qui lui a valu plusieurs mois de sursis, il a réclamé la publicité de la séance et le retrait de quatre membres du bureau accusés d'être juges et parties : Marine Le Pen, Florian Philippot, Louis Aliot et Wallerand de Saint-Just. Les deux premiers avaient devancé le vœu du patriarche afin de garantir «l'impartialité de la procédure».

Sur les cinq restants, Marie-Christine Arnautu devrait être la seule à soutenir Le Pen père. Mercredi, elle indiquait se trouver à l'étranger, ajoutant qu'elle «faisait le maximum pour être là à temps». Les autres participants (Louis Aliot, Steeve Briois, Jean-François Jalkh et le secrétaire général, Nicolas Bay) ont tous critiqué le patriarche.

«La question est : est-ce que les membres du bureau exécutif auront le choix de la sanction ? soupire un mariniste. On sait très bien comment ça va se passer, ce sera un dialogue de sourds. A l'arrivée, l'alternative sera l'exclusion définitive ou la suspension de longue durée, qui peut aller jusqu'à deux ans.» Des sanctions qui seraient à nouveau attaquées en justice par le vieux Le Pen, a fait savoir son avocat.