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Libération
A chaud

Somme: plusieurs morts dans une fusillade

Les faits se seraient produits dans un camp de gens du voyage.
publié le 25 août 2015 à 19h14
(mis à jour le 25 août 2015 à 20h13)

Sur les coups de 16 h 30, mardi, une fusillade a retenti dans un campement de gens de voyage à Roye, dans le nord de la Somme, à une cinquantaine de kilomètres d’Amiens. Le bilan provisoire, mardi à 19 h 30, fait état de quatre morts : un homme, une femme et un bébé de 6 mois, tous trois de la communauté des gens du voyage. Un gendarme, qui est intervenu sur place au moment des faits et dont le prognostic vital avait été engagé est aussi décédé. Selon le procureur d’Amiens, la fusillade aurait aussi fait trois blessés. Parmi eux : le tireur, alcoolisé et armé d'une chevrotine, un deuxième gendarme et un enfant de 3 ans. Les jours du tireur, qui a été interpellé, ne seraient pas en danger. Les blessés ont tous été transportés par hélicoptère au CHU d’Amiens. Lors d'une conférence de presse tenue quelques minutes avant que soit annoncée la mort du gendarme, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, visiblement ému, a tenu à

«exprimer solennellement la tristesse et la compassion à l’égard de la famille qui a été décimée.»

Il a également salué

«la bravoure des gendarmes qui se sont courageusement interposés pour éviter que le drame ne soit encore pire.»

Selon les premières informations, il s’agirait d’un règlement de comptes. Les circonstances exactes de la fusillade ne sont pas encore élucidées. Un plan d’urgence a été mis en place, la zone quadrillée, et plusieurs hélicoptères sont arrivés.

Sur BFM TV, Freddy Cantrel, adjoint au maire de Roye, a précisé les circonstances du drame : Horreur et immense tristesse face au drame de Roye. Mes pensées vont aux familles, aux victimes et au gendarme abattu en servant la France.

«L'auteur a ouvert le feu dans le camp, il était passablement alcoolisé. Les gendarmes ont été très professionnels pour le soustraire du camp, qui voulait en découdre avec ce monsieur. Ils lui ont tiré dans les jambes pour le maîtriser.» Ce lieu n'est pourtant pas un foyer de tensions. «Il y a une quarantaine de box dans ce camp, il n'y avait pas de problèmes d'habitude», a précisé l'adjoint au maire. Le préfet et le procureur de la République se sont rendus sur place. Manuel Valls a également réagi mardi soir sur Twitter.

La situation est tendue pour les reporters qui se sont précipités sur le site. Au journal télévisé de 19 heures de France 3 Picardie, un journaliste a d'abord été obligé de faire son duplex par téléphone : impossible en effet de sortir la caméra aux abords du camp. Quelques minutes plus tard, il apparaissait à l'écran, 400 mètres plus loin. «Il y a une grosse grosse tension ici. Quand on a sorti la caméra, on a été coursés, invectivés, menacés de violences, on n'a pas pu tourner à ce moment-là», a-t-il expliqué. «Le bilan est lourd, très lourd, et il fait peur aux gens qui se rassemblent peu à peu derrière moi.» Le Courrier picard assure, lui aussi, qu'un de ses journalistes a été victime de menaces et poursuivi. Peu avant 19 heures, alors qu'il prenait en photo un helicoptère au décollage, «cinq à six membres de la communauté des gens du voyage l'ont enjoint à "dégager" avant de le menacer de représailles. Le journaliste (...) a alors réussi à les semer en courant pour rejoindre sa voiture et filer», raconte le journal.