Deux journalistes américains ont été tués en plein direct ce mercredi dans l'Etat américain de Virginie. Si les images, rapidement diffusées en ligne, sont particulièrement choquantes – on y entend les coups de feu avant de voir la journaliste s'enfuir en criant –, c'est aussi qu'elles sont plutôt rares en dehors des zones de guerre.
Depuis 2002, Reporters sans frontières tient un baromètre de la liberté de la presse dans lequel est comptabilisé le nombre de journalistes tués par pays. Jusqu'à présent, les professionnels assassinés dans l'exercice de leurs fonctions l'étaient surtout dans des pays dits «à risques». En 2014, c'était par exemple en Syrie que l'on comptait le plus de reporters tués (15), puis en Palestine (7) et en Ukraine (6).
L'année 2015, en revanche, est particulière. Jusque maintenant, cinq journalistes ont été assassinés en Irak et au Soudan du Sud, mais c'est en France que le macabre compteur est le plus élevé, avec la tuerie de Charlie Hebdo, en janvier, au cours de laquelle huit journalistes ont été tués. L'attaque qui a fait deux victimes ce mercredi aux Etats-Unis confirme que les professionnels des médias sont de plus en plus visés hors des zones de conflit. Ce total ne peut cependant pas être réellement comparé aux précédents pour le moment, l'année n'étant pas complètement écoulée.
Au total, à ce jour, 40 journalistes ont été assassinés en exercice cette année. Depuis dix ans, ce chiffre oscille entre 58 et 88 morts, avec des fortes hausses en 2007 et 2012 (47 journalistes avaient péri en Irak en 2007 et 18 en Somalie).