L'éducation sera la grande affaire, le grand chantier de la décennie. La gauche a terminé la dernière année scolaire sur une réforme ambitieuse, décriée par certains mais saluée par beaucoup. Et la droite entame cette rentrée avec des propositions, et même un programme entier dans le cas d'Alain Juppé, dont tout n'est pas à jeter ( Libération du 26 août). Preuve que l'école va bien finir par cesser d'être cette patate chaude que l'on se repasse de ministre en ministre et que, au-delà des luttes partisanes, l'enfant et l'adolescent seront peut-être considérés un jour comme entités non négligeables quels que soient leur origine et leur milieu social (on rêve un peu, mais il en faut !). La preuve, les témoignages que nous publions dans ces pages montrent que l'enthousiasme est loin d'être un mot à rayer d'un trait de craie sur les tableaux noirs de cette rentrée scolaire. Certes, une collection d'histoires individuelles ne fait pas forcément un collectif. Mais, comme le dit très justement une des enseignantes interrogées, si l'on ne tente rien, rien ne changera. Ne soyons pas angéliques pour autant. Les jours qui viennent s'annoncent difficiles. Les écoles n'ont même pas ouvert leurs portes qu'un mouvement de grève est déjà prévu et la colère suscitée dans certains milieux par la réforme du collège est loin d'être retombée. Mais, après tout, la réforme des rythmes scolaires provoquait il y a un an la même crispation en divers points de France et l'on n'en parle quasiment plus. Avançons donc ! Il reste beaucoup à faire pour redonner aux profs comme aux élèves l'envie de retourner à l'école - et surtout d'y rester -, mais si «les réseaux sociaux stimulent la créativité», comme l'affirme une prof, alors, vu l'importance qu'ils prennent dans nos vies, tous les espoirs sont permis.
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