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Libération

Repenser les vivants ?

publié le 30 août 2015 à 17h06

Notre corps nous appartient, il peut aussi s’abandonner, se donner. Par petits bouts. Du sang au rein, le don pour tous les citoyens est institué. Mais pour les cellules reproductrices, ovocyte ou spermatozoïde, il faut montrer patte blanche : être hétérosexuels vivant en couple installé. Gays, lesbiennes, hétérosexuels célibataires sont renvoyés à l’étranger, via Internet. Avec les risques de marchandisation du corps et d’exploitation des plus pauvres que nous connaissons. N’y aurait-il pas une autre façon d’envisager cette circulation qui fabrique, répare, lie les vivants ? Professeure de sciences politiques, Johanna Siméant propose une république des fluides et des organes où le modèle du don de sang serait généralisé pour tout et pour tous. «Cette lame de fond qui traverse nos sociétés dit bien l’aspiration à une circulation des fluides et des organes, autre que celle que le marché pourrait écrire», analyse-t-elle. Aspiration à avoir un enfant… A tout prix ? Psychanalyste, Marilia Aisenstein s’étonne que dans notre société sécularisée, le destin des femmes soit encore si lié à la maternité. Un enfant mais pourquoi ?