Un nouveau Sangatte ? Manuel Valls, en visite lundi à Calais, a en tout cas annoncé la création d’un campement de toile permettant d’accueillir 1 500 migrants, soit environ la moitié des réfugiés actuellement sur place. Il devrait voir le jour en janvier 2016.

Après avoir visité au pas de course le «centre d’accueil» Jules-Ferry, qui abrite une centaine de femmes et d’enfants, et où sont distribués des repas aux migrants érythréens, soudanais, syriens, afghans qui s’entassent dans le bidonville voisin en attente de gagner l’Angleterre, le Premier ministre a donc confirmé en conférence de presse la création de cette installation réclamée depuis un an par la maire (LR) de Calais, Natacha Bouchart. Son budget est estimé à 25 millions d’euros, infrastructures et clôtures comprises.

Or, pour l'heure, seule l'Union européenne met la main à la poche, pour un montant de 5 millions d'euros, a indiqué le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans. «Il manque 20 millions», a glissé la maire de Calais, qui s'est réjouie du fait que le futur camp corresponde «aux critères de dignité». La maire réclame par ailleurs une «compensation financière» d'au moins 50 millions d'euros pour le «préjudice» subi depuis des années par la ville de Calais en raison de la présence des migrants.

Pour les associations d'aide aux migrants, on est loin du compte. «On attendait beaucoup, des mesures, au moins des mesurettes» , confirme Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants. Marine Le Pen a accusé illico Manuel Valls de «sacrifier Calais».