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99,8 % des piétons tués en France en 2022 l’ont été par un conducteur de véhicule motorisé

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Selon les données officielles, il n’y a eu qu’un seul piéton tué par un cycliste en 2022, contre 524 par des motorisés, d’après la base accidents de la sécurité routière.
publié le 21 octobre 2023 à 18h03

Les chiffres détaillés sur les morts sur la route en 2022 sont sortis début octobre. Dans la France entière (outre-mer compris), 537 piétons ont été tués (488 en France métropolitaine) dont dix dans des circonstances inconnues. Dans un seul cas, un cycliste est impliqué dans la collision, et les conducteurs de trottinette sont impliqués dans la mort de deux piétons. Tandis que dans les 524 autres cas, les piétons tués l’ont été en étant percutés par des conducteurs de véhicules motorisés : des voitures dans 329 cas, contre 90 poids lourds, 69 véhicules utilitaires et 23 deux et trois roues motorisés. Côté genre, les hommes représentent environ 60 % des piétons tués, et 80 % des conducteurs à l’origine de ces accidents.

Le nombre de piétons tués a nettement augmenté depuis 2021 (74 de plus en 2022), mais cette augmentation est exclusivement du fait des véhicules motorisés : le vélo a été légèrement moins mortel pour les piétons que les années précédentes malgré la forte hausse du nombre de cyclistes dans les villes ces dernières années. Ce très faible danger représenté par les cyclistes pour les piétons n’a pas empêché de multiples communes de prendre des arrêtés anticyclistes, interdisant la pratique du vélo, même a faible vitesse, dans certaines rues des centres-villes. C’est notamment le cas à Lille, Dunkerque, Agen ou Niort, tandis qu’à Nice, la totalité du centre historique a été interdit aux vélos et autres circulations douces durant l’été. Ces mesures ont conduit à des protestations de la part des associations de cyclistes, ce type de restrictions étant susceptible de rallonger considérablement les trajets et de décourager la pratique. Alors qu’il conviendrait au contraire de rééquilibrer l’espace urbain (dédié jusqu’ici de 50 à 80 % aux voitures) en faveur des circulations douces et d’aménager des réseaux cyclables au-delà des centres-villes, jusque dans les communes périphériques.