Une pluie de cocktails Molotov, bombes agricoles et autres engins incendiaires s’est de nouveau abattue ce dimanche à Ajaccio, peu avant seize heures, sur le palais Lantivy, siège de la préfecture de Corse, ainsi que sur le commissariat voisin. Les assauts de plusieurs équipes de jeunes, silhouettes noires aux visages masqués cachés sous de larges capuches, ont été repoussés par des forces de l’ordre massées derrière des murs antiémeutes, répliquant à coups de jets d’eau, grenades lacrymo et de désencerclement. L’important dispositif policier déployé dès la fin de matinée, a encerclé tout le centre-ville ajaccien, tenant en étau la masse de manifestants regroupés dans un brouillard rouge d’une fumée irrespirable, près de la grande place du Diamant surplombant la mer.
La manifestation avait commencé trente minutes plus tôt, à l’entrée de la ville, dans le quartier populaire des Salines, dans un calme tout relatif laissant deviner une ambiance tendue. Plusieurs milliers de personnes, 4 000 selon le procureur de la République, 10 000 selon les manifestants, ont répondu à l’appel de Stéphane Colonna, le frère du militant tué dans la prison d’Arles par un codétenu jihadiste : «Face à la France assassine, et en mémoire du patriote qu’était Yvan, retrouvons-nous tous ensemble dimanche.» Un appel lancé en la