Sa vie a changé quand elle s’est mise à faire les poubelles. C’était en mars 2018, Louise Boyard avait 25 ans, et besoin de changer d’air après trois ans comme éducatrice spécialisée à la protection judiciaire de la jeunesse. Elle est partie, sans un sou vaillant, au Québec, en adepte du couchsurfing, en logeant chez l’habitant. Elle y découvre la pratique du dumpster diving, littéralement la plongée dans les poubelles, pour lutter contre le gaspillage alimentaire. «Les bennes sont hautes», sourit Louise Boyard, d’où l’expression. Sept ans plus tard, l’association qu’elle a fondée dans sa ville d’origine, Amiens, sur ce principe de la récup des déchets, cartonne : Robin·e·s des bennes compte 3 400 adhérents, environ 200 bénévoles, trois salariées (dont Louise Boyard), pour un budget de 190 000 euros en 2024. Elle a collecté 44 000 kilos de nourriture l’année dernière (soit 88 600 repas).
L’activisme de la jeune femme, 32 ans aujourd’hui, n’a pas commencé avec l’anti-gaspi. Elle a d’abord été une militante du bien-être animal, avec manifestations devant les abattoirs, et culture végane. «Je réfléchissais au rapport