Menu
Libération
Bringue

A Annecy, Nantes et Paris, une Fête de la musique mouvementée

Si la soirée s’est globalement bien passée sur l’ensemble du territoire, quelques débordements ont été recensés dans la soirée. Une vingtaine de personnes ont notamment été interpellées dans la capitale après des rassemblements massifs, toujours officiellement interdits.
Après une marche pacifique en hommage à Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire durant une intervention policière lors de la Fête de la musique en 2019, des heurts ont alors éclaté entre fêtards et forces de l’ordre lors d'un deuxième rassemblement, le 21 juin à Nantes. (Loic Venance/AFP)
publié le 22 juin 2021 à 12h29

Exit le masque et le stress du couvre-feu. Lundi soir, les Français ont pu profiter de la Fête de la musique grâce au recul de l’épidémie. Officiellement, les concerts improvisés sur la voie publique et les rassemblements de plus de 10 personnes étaient interdits, mais les milliers de fêtards, en majorité des jeunes, n’ont pas pu résister à l’idée d’enfin pouvoir se retrouver après de longs mois de frustration. Une euphorie qui a engendré quelques débordements, notamment à Annecy, Nantes et Paris.

«Cette fête de la musique a donné lieu à des moments festifs, des moments d’expressions musicales tout à fait formidables. C’est d’abord ça qu’il faut retenir. Les gens se sont retrouvés dans une fête populaire, s’est réjouie la ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur BFMTV ce mardi matin. Il y a eu des débordements, on s’y attendait. On a lâché les freins mais il y a encore des règles sanitaires à observer et j’en appelle vraiment à la responsabilité des uns et des autres».

A Paris, «Projet X» aux Tuileries

Dans la capitale, les noctambules rencontrés par Libération ont savouré leur soirée. Ils étaient des milliers à se retrouver sur le quai de l’hôtel de ville jusque tard dans la nuit, après avoir joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre du côté du jardin des Tuileries et de la butte Montmartre, obligeant les forces de l’ordre à intervenir à plusieurs reprises pour disperser la foule. Seuls les concerts à l’intérieur des bars et restaurants, sous réserve de respecter la jauge, ainsi que les concerts assis en extérieur étaient autorisés.

Résultats : 25 personnes ont été interpellées pour «violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique et outrage» et «vol et participation à un groupement en vue de commettre des violences» d’après la préfecture de police. Des heurts ont également éclaté en fin de soirée place de la République. Des projectiles divers et des mortiers d’artifice ont été lancés contre les forces de l’ordre qui ont répliqué aux moyens de gaz lacrymogène, a précisé la préfecture à l’AFP. Des débordements ont également eu lieu à gare de Lyon.

Tensions à Annecy et Nantes

Du côté d’Annecy, huit personnes ont été interpellées dans la nuit après des affrontements avec les forces de l’ordre en centre-ville. Bouteilles en verre et gaz lacrymogènes ont volé dans les rues de la ville après que des battles de danses entre collégiens et lycéens ont dégénéré d’après la préfecture de police. Des «scènes d’émeutes» aussi «inadmissibles que lamentables» a réagi ce mardi matin Alain Espinasse, préfet de la Haute-Savoie, au micro de France Bleu Pays de Savoie.

A Nantes, la Fête de la musique s’est rapidement transformée en free party. Après une marche pacifique regroupant plusieurs centaines de personnes en hommage à Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire durant une intervention policière lors de la Fête de la musique en 2019, un deuxième rassemblement s’est formé place du Bouffay aux alentours de 21 heures. Des heurts ont alors éclaté entre fêtards et forces de l’ordre. Ces dernières, après avoir fait usage de gaz lacrymogènes, ont repoussé les manifestants en dehors du centre-ville peu avant 23 heures, d’après Ouest-France.

Certaines villes n’ont quant à elles pas eu la chance de profiter de l’évènement. A Marseille par exemple, la préfecture a préféré interdire les rassemblements «festifs à caractère musical» à La Plaine. La mairie ne souhaitait pas se retrouver dans la même situation qu’au carnaval qui avait suscité de vives critiques en pleine crise sanitaire. Ailleurs, la fête a parfois tout simplement été annulée en raison des conditions météorologiques. Un temps mitigé qui n’a pas empêché certains Rennais de se retrouver en centre-ville pour danser devant un improbable duo de faux Daft Punk. Les fêtards ont rapidement été dispersés par les forces de l’ordre.