Une fausse alerte à la bombe à la cité scolaire Gambetta-Carnot, à Arras, tout le monde s’en serait bien passé ce lundi matin. Devant le cordon policier à nouveau déployé devant la cité scolaire Gambetta-Carnot, cette mère a les larmes qui débordent. «Là, c’est trop. Cela fait deux fois en quatre jours. Mon fils a voulu absolument revenir ce matin. Comme c’était ce qu’il voulait, j’ai accepté.» Le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, a demandé l’évacuation de tous les bâtiments, après un message envoyé sur le site Ma Sécurité. Il n’a voulu prendre aucun risque. Un lent défilé s’organise, vers l’autre côté du boulevard, une cour, où tout le monde se recroqueville dans les manteaux. Le froid est glacial.
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Beaucoup de profs sont là, venus se réconforter les uns les autres : les petits groupes sont soudés, s’enlacent, une communauté en deuil. C’est ce temps-là, des retrouvailles, qu’a cassé l’alerte à la bombe. Une enseignante, enfouie dans un gros foulard mauve, hésite entre rester avec ses collègues, ou rentrer chez elle, dans sa famille, fuir le climat anxiogène, le déploiement des soldats de l’opération Sentinelle avec leurs fusils-mitrailleurs. Des gens amènent une femme, au visage blême, visiblement une agente de service du lycée, à la Protection civile. «Elle était déjà là vendredi», glisse l’un d’eux. Ils la soutiennent, elle est incapable de marcher seule.
«Je me suis sentie impuissante pendant, et après»
Sophie enseigne depuis trente ans à Gambet