La paronomase pourrait presque paraître narquoise. A Biarritz, suite à un vote du conseil municipal lundi soir, la rue de «La Négresse» s’appelle désormais rue «de L’Allégresse». Si la sonorité porte à confusion, le fond, lui, est clair. Le nom donné à cette rue de la ville balnéaire en 1986 «portait atteinte à la dignité de la personne humaine», selon les juges de la cour administrative d’appel de Bordeaux, dans une décision rendue le 6 février.
Le changement fait suite à un affrontement de près de cinq ans entre la ville de Biarritz et l’association bordelaise Mémoires et Partages, qui travaille sur la mémoire de l’esclavage. Elle avait formulé une première demande en juin 2020 auprès de la municipalité, afin de faire disparaître ce nom de «Négresse», jugé «raciste et sexiste». Demande rejetée. La bataille judiciaire a, elle, débuté en décembre 2023, par une audience devant le tribunal administratif de Pau. Nouveau rejet de la requête de l’association. Jusqu’à une volte-face le 6 février dernier : la cour administrative d’appel de Bordeaux lui donne cette fois raison. Les juges ont enjoint à la ville d’abroger deux délibérations litigieuses : l’une datée de 1986, qui dénomme la rue de «La Négresse», dans une zone artisanale nouvellement créée, et l’autre plus ancienne, de 1861, supposée avoir baptisé le quartier.
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Contraint, le conseil municipal a donc abrogé les deux délibérations visées, «par obligation», comme l’a relevé la maire (LR) Maider Arosteguy,