Quand Marie-Ange a ouvert la porte de la cuisine, le matin du lundi 30 octobre, elle a tout de suite compris. «Il y avait des canettes et des torchons par terre, et surtout, plus de couteaux ni de casseroles.» Des cafetières, des robots de cuisine, une machine à laver et un sèche-linge ont aussi été volés dans les cuisines de la Banque alimentaire au cours du week-end. «C’est lamentable de faire ça, souffle Marie-Ange. Surtout que ce sont des gens qu’on va peut-être nourrir demain à l’association…»
A 66 ans, Marie-Ange se rend deux fois par semaine à la Banque alimentaire, dans la zone industrielle du quartier de Bacalan, à Bordeaux. Avec d’autres, elle cuisine pour permettre à la petite centaine de bénévoles de déjeuner gratuitement tous les midis. «Les bénévoles sont les premiers touchés, estime Valérie Bolze, présidente de la Banque alimentaire de Bordeaux et de Gironde. Ils ont dévalisé la cuisine, qui est notre restaurant solidaire. C’est très important pour nous car c’est un lieu de lien social. Pour certains, c’est aussi le seul repas de la journée.»
En bout de chaîne, les bénéficiaires en font aussi les frais : en face des cuisines, sur le mur de l’entrepôt où sont stockés les produits frais, les câbles des chambres froides ont été cou