Des affrontements ont éclaté ce jeudi matin entre forces de l’ordre et migrants lors du démantèlement d’un campement à Calais, faisant une quinzaine de blessés parmi les policiers et plusieurs côté migrants. Présente sur place, Emma, du réseau inter-associatif Human Rights Observers (HRO), fait état d’«au moins trois personnes exilées» blessées et transportées à l’hôpital. Selon elle, quelque 200 personnes vivaient sur ce site.
Lors des expulsions récurrentes, «habituellement, les personnes sont autorisées à partir avec leurs affaires», mais ce jeudi matin, «les forces de l’ordre ont ordonné aux agents de nettoyage de tout saisir et un cordon de CRS s’est créé à 9 h 30», a-t-elle relaté. Puis, les CRS ont «coursé les personnes exilées vers la sortie du périmètre», leurs tentes sont alors restées à l’intérieur de ce périmètre et «les agents de nettoyage avaient pour ordre de tout saisir», a-t-elle poursuivi.
Ce matin à Calais, policiers et gendarmes sont venus expulser l’un des campements de la ville.
— Louis Witter (@LouisWitter) December 30, 2021
Il est actuellement noyé sous les gaz lacrymogènes. pic.twitter.com/lfjoUPCc70
Caillou «vs» LBD
Une rixe a alors éclaté «entre les personnes exilées qui lançaient des cailloux, et les CRS, qui utilisaient des gaz lacrymo et des LBD», poursuit Emma. «Le dispositif policier était bien plus important qu’à l’accoutumé», avec quelque «dix vans de CRS», souligne Pierre Roques, de l’Auberge des Migrants. Selon la mairie limitrophe de Marck, le campement abritait une centaine de migrants, en majorité africains, qui s’y étaient réinstallés après un précédent démantèlement il y a quelques semaines.
«Des policiers et des gendarmes ont fait face, dans le cadre d’une opération d’évacuation», à «une centaine de migrants faisant preuve d’une très grande agressivité et refusant de quitter les lieux», a affirmé la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué. Toujours selon elle, dès le début de l’opération, «les forces de l’ordre ont été la cible de nombreux jets de projectiles. Une quinzaine de policiers et gendarmes ont été blessés et pris en charge par les services de secours».
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D’après la mairie, des cartouches de gaz lacrymogènes et projectiles divers jonchaient les lieux à l’arrivée d’une équipe municipale qui s’est rendue sur place, alertée par des riverains. La tension était retombée en milieu de matinée. Le site, dit de la Turquerie, est situé près d’un rond-point où des migrants tentent régulièrement de monter à bord de poids lourds dans l’espoir de pouvoir rallier le Royaume-Uni, selon la mairie.