Sébastien Day aime dire qu’il redonne vie à des lieux. Ses «filles», un troupeau de 250 brebis, gloutonnent des friches. Elles «nettoient», «rangent», et des champs d’herbes folles respirent ainsi de nouveau. Sébastien Day, 49 ans, est comme ces bergers à la barbe poivre et sel et au regard ami, mais lui est d’une nature toute surprenante. Un berger à la ville, loin des alpages et des estives. Depuis dix-huit mois à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, il déplace de lieu en lieu ses brebis, qui font de l’écopâturage, cette technique de tonte ancestrale et écologique. Cet été, elles ont ainsi élagué le site du Cabaret vert, le festival à tendance écolo, l’un des plus grands de France. Elles viennent également de peler un terrain vierge situé dans le quartier du Bois Fortant. Quelques hectares entourés par un lotissement de maisons propres aux haies taillées au ciseau, refuge des classes moyennes de la ville, de jardins communautaires et d’une aire commerciale, avec un Flunch, un Carrefour, un Leroy Merlin. L’autoroute, toute proche, siffle.
Dans cette enclave verte, Sébastien Day croise chevreuils, sangliers, écureuils et hérissons, qu’il nourrit avec des croquettes pour chien. Il a affaire à différentes espèces de blaireaux également : des animaux et «des personnes du coin». Sébastien Day ne calcule pa