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Libération
Reportage

A Crépol comme à Callac, l’extrême droite prospère sur les faits divers

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Elections législatives 2024dossier
La ville de la Drôme et celle des Côtes-d’Armor, communes rurales cultivant le sentiment de délaissement très puissant, ont connu des faits locaux au fort retentissement médiatique. Pour l’une, le meurtre de Thomas en novembre et l’autre, l’arrêt d’un projet d’accueil de réfugiés. Aux européennes, le RN y a réalisé des scores inédits.
A Callac (Bretagne), le 9 juin, le RN est arrivé en tête des élections européennes avec 32,94% des voix. (Fabrice Picard/Libération)
publié le 17 juin 2024 à 11h49

Crépol (Drôme) et Callac (Côtes-d’Armor), bien qu’à l’opposé géographique, partagent curieusement le même destin. Deux communes rurales, où le sentiment d’être abandonné par les services publics est fort : peu d’emplois, plus de médecins, des boutiques fermées et des jeunes partis s’installer dans les grandes villes, les plus âgés restant souvent seuls avec des difficultés pour se nourrir comme pour se loger. C’est dans ce contexte difficile que les deux villages se sont retrouvés au cœur de débats qui ont agité le pays pendant quelques semaines. A l’origine, des faits locaux qui ont cristallisé toutes les tensions : à Crépol le meurtre de Thomas, 16 ans, lors d’un bal dans la nuit du 17 au 18 novembre 2023, et à Callac, l’annonce d’un projet d’accueil des réfugiés dans la commune fin 2022.

Les riverains racontent avoir ensuite vu débarquer dans leurs rues «des gens de Paris» : des délégations d’extrême droite, venues utiliser l’émotion suscitée pour asseoir leurs idées, et des dizaines de journalistes pour leur tendre le micro. A Crépol, les Eric Zemmour, Marine