Le métier de caissière est promis à la disparition : cette prédiction a beaucoup tourné, depuis la fin des années 2000. En 2019, alors que 57 % des grandes surfaces françaises étaient déjà équipées du double système caisses traditionnelles et caisses en libre-service, une étude du think-tank Sapiens le plaçait parmi les cinq voués à disparaître en raison de l’essor des nouvelles technologies. Il datait même son extinction, à la période 2050-2066. Comme souvent en matière d’automatisation, le cheval de Troie est américain : c’est en 1984, alors qu’il faisait la queue dans un commerce de Floride, que David R. Humble, président d’une entreprise d’électronique, a eu l’idée d’une caisse en self-service. Dix ans plus tard, le concept se répandait outre-Atlantique avant de gagner le monde entier – en Europe, Marks & Spencer a été le premier supermarché européen à tester le nouveau concept, en France la palme revient à Casino.
La gestion des bugs et la multiplication des vols
Les tablettes des pythies du business seraient-elles faillibles ? Depuis quelque temps, un autre refrain commence à tourner en boucle. Vendue comme un outil gagnant-gagnant pour les commerces comme les clients, les premiers économisant des coûts de main-d’œuvre et pouvant ouvrir à gogo, les seconds gagnant en temps et en autonomie, la caisse en libre-service ne satisferait personne. Elle nécessite une surveillance plus importante que prévu (pour la gestion des bugs notamment), ne fluidifie pas forcément l’étape du passage en caisse (en raison desdits bugs o