Assise sur un siège en plastique rouge, en face du quai n° 28 de la gare de l’Est, à Paris, Maria balance ses pieds chaussés de bottes fourrées roses. La fillette de 8 ans, sac à dos rose et doudoune bleue sur les épaules, patiente. Sur le sol à côté d’elle, toute une vie entassée dans des sacs de courses, remplis à la hâte il y a cinq jours, lorsqu’elle a quitté Karkhiv avec sa mère, son frère, ses tantes et sa grand-mère. Pour la famille, Paris n’est qu’une étape supplémentaire dans un voyage épuisant commencé en Ukraine puis à travers la Pologne, l’Allemagne et désormais la France. Comme la plupart des Ukrainiens arrivés à la gare de l’Est ce mardi 8 mars, la famille se dirige vers l’Espagne, qui accueille une des plus grandes communautés ukrainienne en Europe de l’Ouest, avec quelque 100 000 ressortissants en possession d’un titre de séjour, contre 18 000 en France. La famille de Maria ira à Valence, «un bon endroit pour commencer une nouvelle vie», espère sa tante, Julia, les yeux cernés par la fatigue.
Déracinés par la guerre
Depuis une semaine déjà, des réfugiés fuyant la guerre arrivent en train à Paris, à la gare du Nord pour ceux qui viennent