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Libération
Le terminal

A l’aéroport Charles de Gaulle, une touriste recherche sa chienne disparue sur le tarmac depuis une semaine, un «dispositif exceptionnel» déployé par Air France

Depuis mardi 19 novembre, une jeune touriste tchèque de 29 ans multiplie les appels sur les réseaux sociaux afin de retrouver sa chienne Amalka, échappée de la soute lors de l’atterrissage de son avion à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. La compagnie Air France assure que «l’ampleur du dispositif de recherche» est inédite.
Une touriste tchèque recherche depuis le 19 novembre sa chienne, Amalka, disparue à l'aéroport de Roissy. (Quentin Top/Hans Lucas)
publié le 26 novembre 2024 à 14h23

Depuis 7 jours, Misa observe sans relâche le ballet des avions au départ et à l’arrivée de Roissy Charles de Gaulle. Son regard ne se détache pas non plus du tarmac et des 3 257 hectares de l’aéroport parisien, dans le seul espoir d’apercevoir une silhouette noire à quatre pattes, aboyant et répondant au nom d’Amalka. Mais chaque heure passée depuis le 19 novembre dernier – journée lors de laquelle cette chienne au pelage noir s’est échappée en courant de la soute de l’avion Air France en provenance de Vienne dans laquelle elle se trouvait, le tout à cause d’une cage «mal fermée depuis le début» – l’inquiétude de sa maîtresse grandit.

D’autant plus qu’Amalka est pour cette touriste tchèque de 29 ans bien plus qu’un simple chien. «Amalka est mon animal de soutien émotionnel, elle est centrale dans le cadre de ma thérapie», explique la jeune femme à Libération, qui ajoute souffrir trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH). «Sans elle, je ne parviens pas à contenir mon émotion. C’est comme si je mourais lorsque je ne l’ai pas près de moi. Je suis prise de crises de panique en permanence, mais je ne l’ai pas avec moi pour me calmer», avance Míša, la voix tremblante à travers le combiné. Elle confirme ne pas vouloir quitter les lieux avant d’avoir retrouvé sa chienne.

Des moyens «exceptionnels» mis en place, assure Air France

Alors, dans le but de retrouver l’animal aperçu plusieurs fois sur le site depuis sa fugue, sans toutefois pouvoir le capturer, d’importants moyens ont été déployés. Air France, en charge de coordonner les recherches, confirme avoir immédiatement mis en place un «plan d’actions sur l’ensemble de la plateforme de Paris CDG». Ainsi, au-delà de «la diffusion à l’ensemble des personnels d’un avis de recherche avec photo de l’animal et informations permettant de l’identifier», «un dispositif exceptionnel a été déployé avec l’utilisation par la Gendarmerie du Transport Aérien (GTA) d’un drone pour localiser l’animal, nécessitant la fermeture des pistes sud de Paris Charles de Gaulle le temps de l’intervention».

La compagnie aérienne confirme auprès de Libération que «tous les efforts sont faits par Air France qui a notamment mobilisé des personnels détachés et des volontaires, Paris Aéroport et la gendarmerie des transports aériens pour retrouver l’animal». Misa a par ailleurs été autorisée à plusieurs reprises à se rendre sur les pistes et à déposer de la nourriture dans les recoins où sa chienne a le plus souvent été repérée. Elle a notamment pu s’en approcher dimanche après-midi, mais sans pouvoir la capturer. «Elle était tellement désorientée et stressée que je pense qu’elle ne m’a même pas reconnue», regrette la jeune femme.

Puisque «tout est fait pour restituer au plus vite l’animal à son propriétaire» selon les autorités aéroportuaires, une nouvelle opération de recherche sera notamment organisée ce mardi à partir de 14 heures sur le tarmac de Roissy. Selon Air France, elle sera «d’une ampleur exceptionnelle». Une dizaine de salariés de la compagnie, membres de l’association Cats in the Air, seront notamment mobilisés aux côtés des services de l’Etat et d’autres salariés de l’aéroport de Paris. Des drones survoleront également la zone.

«Air France a trop tardé»

Mais selon Misa, qui devait initialement reprendre un vol depuis Paris pour rejoindre Dallas et son petit ami, Air France aurait «trop tardé à déployer des moyens pour retrouver Amalka». Et la jeune femme de déplorer : «Ils ont vraiment commencé à la rechercher à partir du moment où les médias se sont emparés de l’histoire et qu’elle a commencé à devenir virale, à partir de samedi. Mais pendant cinq jours, ils n’ont absolument rien fait.»

La maîtresse d’Amalka assène alors qu’elle portera «définitivement plainte» contre la compagnie, «car si les battues avaient été organisées dès le premier jour, nous aurions pu directement retrouver mon chien». De son côté, Air France se défend en assurant «assister depuis le premier jour» la jeune femme, tout en ajoutant prendre entièrement en charge «son séjour à Paris CDG pendant les recherches». Un aspect secondaire pour la jeune touriste tchèque obsédée par une seule pensée : retrouver son animal de compagnie.