Julien n’était encore qu’un gamin quand il a dû encaisser les premières remarques sur sa dyslexie et sa dysorthographie. Tout petit, il entend la directrice de son école primaire lâcher à ses parents que, avec ses troubles de l’apprentissage, ils ne devraient pas laisser leur fils faire de longues études. «De la primaire au lycée, les profs m’ont cassé», rapporte Julien, 23 ans. Mais son parcours leur a donné tort à tous : aujourd’hui, il est en cinquième année d’études – spécialité géologie – à Beauvais (Oise), sur un des campus du pôle d’enseignement supérieur privé UniLaSalle. «C’est ici que j’ai commencé à parler de mon handicap, raconte l’étudiant. Quand on a besoin d’un aménagement, c’est mis en place, il n’y a pas à discuter.»
Pas à discuter. Trois mots qu’on n’entend rarement dans de telles situations. Les témoignages recueillis par Libération en sont la démonstration : de nombreux étudiants handicapés doivent se battre pour obtenir que les aménagements dont ils ont besoin – pour leurs examens ou les cours – leur soient octroyés. Et même quand ils leur sont accordés, il arrive bien souvent qu’ils ne soient pas réellement mis en place. Par exemple, certains se retrouvent sans tiers-temps lors du passage de leurs examens bien qu’ils y aient droit. Un état des li