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Billet

A l’heure de leur mise en bière, éloge des bars populaires

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La disparition ce samedi du Saint-Sauveur, mythique bar antifa du Nord-Est parisien, symbolise la disparition des lieux de sociabilisation dans toute la France. Souvenirs d’une culture qui tente de survivre.
Les cafés associatifs et les recycleries, c’est très bien ; les rades de quartier ou de village, sans autre prétention que d’être là, aussi. (Matthieu Rondel/Hans Lucas)
publié le 4 janvier 2025 à 17h28

Ce samedi 4 janvier sera une journée noire pour l’histoire sociale et festive de Paris. Le Saint-Sauveur, bar mythique du Nord-Est parisien (11 rue des Panoyaux, Paris XXe), va rouvrir une dernière fois ses portes avant de les refermer dans la nuit de samedi à dimanche. Ce n’est pas juste un lieu de gauche qui s’éteint, pas juste un refuge antifasciste, créé par le fondateur des Red Warriors, Julien Terzics, mort en juillet. C’est une institution qui disparaît, si ce n’est dans les cœurs, à tout le moins sur le pavé de la capitale.

Mais la fin du Saint-Sauveur n’est qu’un énième coup de canif dans les lieux de sociabilisation populaires à Paris et au-delà. La gentrification fait son œuvre, pousse à la fermeture des commerces qui n’ont pas les modèles économiques adaptés à une ville qui est, certes loin de la caricature qu’en font la droite parisienne ou les «saccagistes», mais qui, en raison de l’augmentation du fon