Dans la classe de CE2, c’est le brouhaha des premières minutes, en ce mardi matin de mars, à Lille. Pierre est à son affaire, il est chargé de la météo aujourd’hui : chacun doit passer le voir, trouver la bonne phrase pour définir le temps du jour. Nazarii est un peu paumé, c’est son deuxième jour à l’école primaire Sophie-Germain, établissement du centre-ville, avec section internationale d’anglais. Il vient d’arriver d’Ukraine, sa mère, aux yeux cernés, l’a serré brièvement, mais fort, dans ses bras avant de le laisser aux bons soins de l’Education nationale, et du Casnav, le Centre académique pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés.
Aux petits soins
Rien ne le distingue des autres, sauf son cartable, trop neuf. Il a été offert par la mairie de Lille. Pierre le prend sous son aile, lui explique l’exercice avec gestes et idéogramme d’un soleil bordé de nuages. Sa présence est encore une nouveauté, il y a comme une effervescence autour de lui. «Nous avons appris son arrivée vendredi soir, pour le lundi, nous avons eu le temps d’envoyer un message aux parents», raconte la directrice, Elise Quidé. Ce qui a laissé le week-end pour en parler dans les familles. Le circuit a été rodé par la ville de Lille avec un programme d’accueil des Afghans après l’arrivée au pouvoir des talibans, en septembre. La mairie organise l’hébergement dans les familles d’accueil bénévoles et la prise en charge administrative. Les enfants sont inscrits d’office dans les écoles à proximit