Depuis le début de l’été, le téléphone n’arrête pas. Et ce week-end de grands retours de vacances, avec beaucoup de trains en circulation, s’annonce chargé. La faute au thermomètre: «C’est très logique. Le matériel roulant n’est pas prévu pour supporter des températures au dessus de 35°C. En plus, les organes des trains sont beaucoup sur les toitures, donc ils prennent vite chaud.» Wilfried Demaret, 46 ans, alias BB27000 sur Twitter, est une sorte de médecin de train. Joyeux et passionné.
On le retrouve au bout d’une passerelle, devant une porte métallique taguée, à 4 h 45 du matin. Ambiance coupe-gorge, bien que poétique avec cette brume sous les réverbères en contrebas de la belle gare de Limoges. Wilfried Demaret est sur le pont, déjà à fond après quelques blagues à destination de Thierry, son coéquipier bougon.
Témoignages
Tout en faisant les présentations, Wilfried Demaret, cheminot format grande armoire, s’emmêle dans les fils des casques audio. Il regarde la pendule au mur qui n’est pas à l’heure, puis son ordinateur. Quelques minutes les séparent de 5 heures, et des premiers appels. «On ne peut jamais savoir à l’avance. Mais souvent, le téléphone sonne tôt, dès que les conducteurs réveillent les trains. Surtout le lundi matin : les demandes de secours sont nombreuses, exactement comme chez le médecin.» Il a pris l’habitude de piocher dans le vocabulaire de sa femme, aide-soignante jusqu’à peu, pour décrire son