Assia s’efforce d’observer le même rituel, chaque jour, pour préparer ses enfants à la nuit qui arrive. «J’installe les matelas, les oreillers et les couettes, je m’occupe du bébé pendant que les grands mettent leurs pyjamas, on fait les devoirs et on se couche», explique cette mère de deux garçons de 9 ans et 6 ans et d’une fille de 6 mois. «C’est stable et calme ici, ils sont heureux, il y a des jeux», sourit la trentenaire en balayant la pièce du regard. A 20 heures, Assia éteint la lumière. Celle du petit gymnase de l’école élémentaire Mazenod, dans le IIIe arrondissement de Lyon, où elle est hébergée avec son mari, Mohammed, depuis «un mois et dix jours». C’est l’établissement où leurs fils ont fait leur rentrée en septembre. Et le seul endroit qu’il reste à ces parents pour ne pas dormir dans la rue.
Reportage
Poussé par «les difficultés», ce couple d’Algériens est arrivé il y a huit mois en Belgique, avant de venir en France. Paris, le Nord puis Lyon, autant d’appels au 115 que de fins de non-recevoir. Finalement, ils ont pu poser leurs valises à côté des salles de classe grâce au collectif Jamais sans toit qui, depuis des années à Lyon, se mobilise pour mettre à l’abri les familles en difficulté en attendant d’hypothétiques solutions proposées par la préfecture du Rhône. Paren