Au creux du vallon des Auffes, petite anse les pieds dans l’eau du bord de mer marseillais, il n’est pas 17 heures ce vendredi soir que des centaines de jeunes sont déjà massés, bercés par le son des baffles installées à leurs pieds qui résonne jusqu’à la corniche Kennedy en surplomb. Depuis un mois, le retour des beaux jours et le ras-le-bol du Covid ont rendu la scène habituelle. Lovées dans un coin de soleil, Emilie et Anne-Sophie, étudiantes, savourent leur quatrième apéritif clandestin de la semaine en sirotant une bière achetée à la supérette du coin, faute de débits de boisson autorisés à vendre de l’alcool. Indifférentes aux restrictions sanitaires, les jeunes filles aux ongles peints et à la tenue soignée avouent «passer au-dessus du Covid» qui ne les a jamais empêchées de sortir.
«Impossible de verbaliser»
On trinque, on s’embrasse, on danse même un peu. Adossé aux cabanons bariolés du vallon, un policier observe la scène et constate avec désarroi que la descente menée la veille par les uniformes n’a eu «aucun effet». Pas plus que les opérations coups de poing censées marquer les esprits, relayées dans les médias et sur les réseaux sociaux début avril, où plus d’une trentaine de verbalisations avaient été dressées auprès des fêtards du vallon comme ceux du quartier de Saint-Victor, un autre hotspot avec vue sur mer prisé des Marseillais. «Quand on arrive à quatre ou cinq, il est impossible de verbaliser des centaines de personnes en quelques minutes, on est vite dépassé»,