Marseillais, oubliez la bouteille achetée à 23 heures entre deux soirées, les biscuits pour la fringale de retour de boîte ou le passage éclair en bas de chez vous pour racheter des couches pour le petit dernier : vous trouverez le rideau clos dans toutes les épiceries de nuit du centre-ville. Vendredi 18 avril, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a prolongé d’un mois l’arrêté imposant une fermeture de 22 heures à 6 heures aux épiciers de nuit du centre-ville, après une première période d’expérimentation qui courait du 21 mars au 21 avril.
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Pour justifier la mesure, l’arrêté pointe principalement les «troubles à l’ordre public» relevés à proximité de ces établissements : «consommation d’alcool ou de protoxyde d’azote», «comportements agressifs, disputes, rixes et stationnements anarchiques»… des nuisances qui fleuriraient tout particulièrement «à l’approche du printemps». Le tout attesté par «de très nombreuses plaintes de riverains» ou d’associations de quartier, les interventions policières et les verbalisations ne suffisant plus à «mettre fin à ces troubles», soulignait l’arrêté.
«Un mois c’était déjà très dur»
Les épiciers de nuit contestent de leur côté une mesure mettant en danger leur profession. Début mars, une dizaine de gérants de supérettes avaient déposé une requête en référé-suspension après l’émission par la préfecture de police de l’arrêté, mais ils avaient été déboutés par le tribunal administratif de Marseille. A la barre, leur avocat avait souligné que des emplois étaient menacés par la mesure, relevant des «pertes de chiffre d’affaires très importantes», documents comptables à l’appui. «Elles ne s’appelleraient pas épiceries de nuit si elles faisaient leur chiffre dans la journée…», avait ajouté Me Simon Bechelen.
Mohamed Ben Medour, porte-parole des épiciers de nuit, a déploré vendredi auprès de Ici Provence : «Certains commerçants vont mourir avec cette prolongation, un mois c’était déjà très dur, deux de plus certains vont mettre la clé sous la porte. Les beaux jours arrivent, on va priver les Marseillais de commerces qui permettent de faire des courses la nuit tombée.»