Ce mercredi matin, ils sont une trentaine d’habitants de la cité Font-Vert (14e), dans les quartiers nord de Marseille, à avoir hissé des barricades avec des déchets du BTP qui jonchent les trottoirs. La carcasse d’une voiture calcinée qui encombre la route fait aussi le taf. Pourtant c’est à cet endroit, en fond de quartier, sur un stade en terre battue laissé à l’abandon et encerclé de poubelles, dont l’odeur ce matin soulève l’estomac, que la préfecture et les collectivités locales prévoient de délocaliser 60 familles de Roms, d’ici à la fin de l’année.
La rumeur enflait depuis quatre jours, mais la publication d’un article du pure player d’enquêtes Marsactu, le matin même, a mis le feu au poudre. «C’est pas du racisme. Mais vous voyez où l’on vit. C’est déjà la galère pour nous ici. Ça va juste rajouter de la misère à la misère», tempête Soumia, 38 ans, mère de quatre enfants. Sabrina, 50 ans, acquiesce et insiste : «Même pour eux, c’est indécent ! Vous voyez les détritus partout. Il n’y a même pas de lumière dans cette rue ! Qu’on leur donne des appartements et pas des Algeco sur un stade.» Le quartier est en pleine rénovation urbaine et si pour l’instant rien n’est prévu sur cette parcelle, certains nourrissaient d’autres espoirs et craignent les vols e