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A Marseille, un an après l’explosion rue de Tivoli : «Sans mes voisins, j’aurais plongé»

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Un an après l’effondrement, dans la nuit du 8 au 9 avril 2023, de deux immeubles du centre-ville marseillais causé par une explosion de gaz, des sinistrés racontent à «Libération» leur reconstruction.
Roland Bellessa vivait au 15, rue de Tivoli avant l'effondrement de l'immeuble. A Marseille le 7 avril. (Patrick Gherdoussi/Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 8 avril 2024 à 7h04

Le 9 avril 2023, une explosion de gaz a réduit en poussière deux immeubles du centre-ville marseillais, causant la mort de huit personnes. Tous sont des ­habitants du 17, rue de Tivoli, le ­bâtiment soufflé. Les résidents du numéro 15 avaient pu être évacués avant son effondrement, comme ceux du 19, partiellement détruit. Deux rescapés racontent à Libération la déflagration personnelle et intime provoquée par le ­sinistre.

Myrtille, 36 ans, locataire au 19, rue de Tivoli : «On voyait la bouteille d’huile d’olive à la télé»

«Le 9 avril 2023, je passais la soirée chez moi avec ma petite amie. Vers 22 heures, une autre pote insiste pour qu’on la rejoigne boire un verre. Quand on est rentrées, vers 0 h 45, mon voisin de palier que je croise devant la rue m’a dit qu’il y avait eu une explosion. Je comprenais qu’un truc grave était arrivé, mais c’est comme si deux parties de mon cerveau n’étaient pas reliées, j’étais dans le déni. Je n’ai réalisé que le lendemain, au gymnase où ils accueillaient les sinistrés. Le soir à l’hôtel, j’ai passé mon temps à regarder en boucle les images de mon appart à la télé. On voyait mon rideau rouge encore accroché, la bouteille d’huile d’olive sur la table… Ces images ont tourné longtemps dans ma tête.

«La semaine qui a suivi, j’avais l’impression d’être juste mon corps. Cette espace que tu considères comme chez toi n’existe plus. C’est là que tu te rends co