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A Marseille, un «refuge» en autogestion pour sortir les demandeurs d’asile de la rue

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Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
D’abord squatté, un immeuble marseillais de la rue Saint-Bazile est occupé de manière légale depuis début juillet par une trentaine d’exilés. Un projet inédit, soutenu par la municipalité, qui répond de manière pragmatique au manque de places d’hébergement dans la ville.
Dans le squat rue Saint-Bazile à Marseille le 12 août. (Olivier Monge/Myop pour Libération)
par Samantha Rouchard, correspondance à Marseille
publié le 21 août 2022 à 10h00

Le dessin s’élève, sur toute la hauteur de la façade extérieure du 25, rue Saint-Bazile, à Marseille. Il représente un homme en mer, juché sur un bidon de transport de marchandises. Le coup de bombe est celui du street artiste Mahn Kloix, dont les personnages ornent les murs des villes où les luttes sociales le mènent. Fragment de voyage, c’est le titre donné à l’œuvre offerte à ce nouveau lieu de vie alternatif. Cet homme peint, l’artiste l’a voulu «digne et la tête haute». A l’image de celles et ceux qui habitent ici. Ils sont 38 demandeurs d’asile à occuper cet immeuble Art déco situé à deux pas de la Canebière, qui abritait jadis le siège local et la librairie du Parti communiste. D’abord en squat et, depuis le 1er juillet dernier, de manière légale et en autogestion. Une initiative inédite portée par l’Association des usagers de la Pada (AUP), qui fédère 500 anciens et actuels demandeurs d’asile à Marseille. L’AUP a signé une convention d’occupation temporaire avec le propriétaire des lieux, l’Etablissement public foncier de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour neuf mois. Tout un symbole dans un département où, sur