«La bravoure de ces hommes ordinaires s’est trop vite estompée dans les récits officiels», avait souligné le maire de Marseille, Benoît Payan, lors de son intervention vidéo du 8 mai commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale, où il avait rendu un hommage appuyé aux soldats de l’armée d’Afrique qui avaient participé à la libération de la ville. Parmi eux, Ahmed Litim. Ce caporal de 24 ans, né près de Constantine et engagé volontaire au sein d’un régiment de tirailleurs algériens, avait été fauché par un obus le 25 août 1944 au pied de la basilique de Notre-Dame-de-la-garde où les forces allemandes s’étaient retranchées. C’est ce soldat inconnu, et à travers lui «toutes celles et ceux, combattants et combattantes, qui, au-delà de leurs origines ou de leurs croyances, ont donné leur vie pour l’idéal universel de liberté», que le conseil municipal de Marseille veut mettre à l’honneur ce vendredi en votant une délibération donnant son nom à une école. Et pas n’importe laquelle : l’école Bugeaud, située dans la rue du même nom dans le IIIe arrondissement. Le maréchal Thomas Bugeaud, l’un des artisans de la conquête de l’Algérie pour le compte de la France au XIXe siècle, est connu pour avoir, durant cette période, violemment réprimé la rébellion en soutenant notamment le recours à la «politique de la terre brûlée» et à la technique de l’«enfumade», consistant à asphyxier des personnes réfugiées dans une grotte.
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