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Libération
Trafic de drogues

Narcotrafic : à Marseille, une marche blanche pour Soucayna et contre la violence

Une centaine de personnes ont marché dans le centre-ville de Marseille en hommage à la jeune femme, victime collatérale du narcotrafic.
Dans la marche blanche pour Soucayna, ce samedi après-midi à Marseille. (Nicolas Tucat/AFP)
publié le 21 octobre 2023 à 19h01

«Rejoignez-nous, ne nous regardez pas, aujourd’hui c’est le jour pour dire stop à la violence à Marseille» : au son d’un mégaphone, une marche blanche s’est déroulée samedi 21 octobre pour Soucayna, victime collatérale des trafics de stupéfiants. Elle a été tuée dimanche 10 septembre par une rafale de kalachnikov tirée à l’aveugle alors qu’elle était dans sa chambre, dans un logement situé à proximité d’un point de deal du quartier Saint-Thys.

La centaine de personnes venues marcher portaient presque toutes des tee-shirts à l’effigie de la jeune femme de 24 ans à la longue chevelure brune. Portant des drapeaux blancs ou des panneaux avec des fusils barrés de rouge, les participants ont traversé le centre-ville de Marseille dans une ambiance grave. Le silence était parfois interrompu par les femmes du Collectif des familles, au mégaphone : «Il fait beau, vous faites vos courses. Ici il y a une petite qui est morte il y a un mois, rejoignez-nous, ne nous regardez pas».

«Eduquer la jeunesse»

«C’est ma cité d’enfance Saint-Thys. Pour moi, l’ascenseur social a marché. Soucayna était l’espoir de cette réussite sociale. Et elle a été arrachée dans cet appartement qui est le témoin tous les jours pour sa famille de cette injustice», raconte Hervé Menchon, adjoint au maire de Marseille. «Faut éduquer la jeunesse, la mettre sur les rails très tôt, les sensibiliser à l’appât du gain rapide, aux risques encourus» par le trafic de stupéfiants.

Pour le député Renaissance de la circonscription, Lionel Royer-Perreaut, il faut plutôt renforcer la présence policière et les moyens de la police judiciaire. Il pense également à la création «d’une brigade territoriale mélangeant des policiers et d’anciens militaires pour s’inscrire dans le temps long».

Avec cette mort, «on a atteint le degré ultime» des violences liées au narcobandistime, avait estimé l’ex-procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens. Depuis janvier, ces violences ont déjà fait trois victimes collatérales à Marseille, pour environ 45 morts au total.