L’écho de la mesure était resté un temps confiné à Mazamet (Tarn) mais, depuis quelques jours, les médias s’en emparent, appâtés par un maire qui martèle : «L’assistanat ça suffit.» Dans la ville de 10 000 habitants, depuis la rentrée de septembre, l’accès aux cantines des écoles est donné en priorité aux élèves qui ont au moins un parent en situation d’emploi. «Par mesure de sécurité, compte tenu de la capacité d’accueil de la cantine, la municipalité sera amenée à prioriser les enfants dont les parents (ou le parent isolé) ont un besoin absolu de garde : activité professionnelle, recherche d’emploi, rendez-vous médical, raisons familiales motivées», précise ainsi le site internet de la ville. Donc pas les parents chômeurs… avec cette argumentation qu’une personne sans emploi «a le temps de préparer un repas pour ses enfants» comme l’a déclaré lundi 4 décembre Olivier Fabre, l’édile (divers droite) lors d’un Facebook live.
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«Ce n’est pas juste, ça nous coince à la maison. Même si on voulait mettre notre fille à la cantine, on est bloqué», a réagi un père de famille en recherche d’emploi auprès de France 3. «Il faut bien établir un ordre de priorité. Ce n’est pas une discrimination, c’est juste une priorité qu’on assume», a encore répondu sur le réseau social le maire, qui assure que la mesure n’a pas eu à être encore appliquée.
Augmentation des tarifs des repas de 20 %
Olivier Fabre a l’air très fier de sa décision, puisqu’il s’est rendu chez Pascal Praud sur Europe 1 mardi et chez Hanouna sur TPMP le lendemain pour la défendre. Une habitante lui suggère bien, lors du Facebook live (un échange repéré par Actu.fr), que la cantine peut fournir le seul «vrai» repas de la journée d’un enfant aux parents précaires. Elle se voit répondre : «Je conçois que de nombreux foyers ont des fins de mois difficiles, mais je constate qu’en France, en particulier pour ceux qui ne travaillent pas, il y a quand même un certain nombre d’aides qui existent…»
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La mesure a été prise lors d’un conseil municipal en juillet où les élus devaient se prononcer sur un nouveau règlement intérieur pour le service de la restauration scolaire de la ville. Et lors duquel a aussi été votée l’augmentation des tarifs des repas de 20 %, à 4,80 euros par enfant en primaire et 4,60 euros en maternelle.