«C’est si calme maintenant.» Dimanche 23 février, devant la grande halle du marché couvert de Mulhouse (Haut-Rhin), un homme au fort accent alsacien passe à vélo puis s’arrête. «J’habite juste à côté du marché. Plus jamais je ne verrai cet endroit comme avant. Plus jamais», dit-il. Sa cigarette roulée collée aux lèvres, il raconte les cris, la panique et les sirènes de police. Au lendemain de l’attaque à l’arme blanche qui a coûté la vie à un homme de 69 ans et fait sept blessés, seules quelques écorces d’oranges, des feuilles de salades et des palettes de bois rappellent que samedi était un jour de marché. «A une semaine du ramadan, il y avait du monde !» explique Leïla (1). La Mulhousienne admet ne réaliser «que maintenant» ce qu’il s’est passé. «J’avais prévu d’aller au marché et ça n’est qu’au dernier moment que j’ai finalement décidé d’aller dans une épicerie pas très loin. C’est de là que j’ai entendu les sirènes», se souvient-elle.
Selon le ministre l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui s’est rendu sur place dès samedi soir, les faits se sont déroulés en une dizaine de minutes, entre 15 h 40 et 15 h 50. Le suspect, un homme âgé de 37 ans et né en Algérie, est fiché par les services de prévention du terrorisme et v