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Libération
Reportage

A Paris, dans un accueil de jour pour seniors atteints de maladies neuro-évolutives : «On se bagarre contre l’impossible»

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Stimulation de la mémoire, retour à la sociabilisation, ateliers artistiques… «Libé» s’est rendu aux Balkans, un établissement d’accueil de jour parisien pour les plus de 60 ans atteints de maladies neuro-évolutives. Un lieu convivial et synonyme de soulagement pour les aidants.

Jean-Pierre et Francine, patiente aux Balkans depuis la rentrée. (Libération)
Publié le 25/09/2025 à 7h29

On ne sait pas vraiment comment cela débute. Pour Francine, c’était d’un moment à l’autre, sans prévenir, il y a un an et demi. «Mon entourage m’a fait remarquer que j’avais des absences. Je perdais mes mots. Ma mère a vécu jusqu’à 100 ans sans avoir de problèmes de mémoire. Je trouvais étonnant que cela m’arrive», explique-t-elle. Fréquemment, la femme de 83 ans se heurte à un terme qui lui échappe. Elle le cherche, s’absente de la conversation pour se concentrer sur ce mot oublié, le regard bleu vague, perdu dans la contemplation des fleurs jaunes en carton qui pendent du plafond. Francine sort moins et se fatigue aussi plus vite. «C’est déstabilisant de découvrir une boutique nouvelle dans le quartier, avant de comprendre qu’elle est là depuis cinquante ans.» Cette situation préoccupe sa famille, même si Francine n’est pas diagnostiquée de la maladie d’Alzheimer. Alors, depuis cette rentrée, pour stabiliser son état, elle est devenue une des «patientes» de l’accueil de jour les Balkans, dans le XXe arrondissement de Paris.

Institution publique adossée à l’Ehpad Alquier-Debrousse, la structure s’adresse aux personnes de plus de 60 ans. Elles viennent y passer un à trois jours par semaine, de 9 heures à 16 heures, rentrent chez elles le soir. Certaines vivent seules, d’autres avec leur conjoint ou leurs enfants. Toutes souffrent d’une maladie neuro-évolutive comme Parkinson, Alzheimer ou maladie du corps de Lewy (qui emprunte des caractéristiques aux deux précé