Malgré l’acharnement pour nettoyer la vitrine, les mots «HAMAS VIOLEUR» et «ISLAMO COMPLICE», tracés à la peinture acide il y a plus d’un mois, s’étalent toujours sur la devanture du commerce. A l’intérieur, les clients de la librairie-café Violette and Co, institution lesbienne et féministe à Paris, fourmillent entre les rayons consacrés aux essais, à la littérature LGBTQIA + ou au décolonialisme. Si l’affluence est inédite pour un 13 août, c’est que de nombreux visiteurs sont venus apporter leur soutien à l’équipe de la librairie du XIe arrondissement, qui subit une vague de cyberharcèlement et de violences depuis le début de l’été. Patricia Dupourqué et son mari ont traversé la capitale pour venir sur place. «Faut continuer et ne surtout pas lâcher, dit la retraitée, penchée sur son téléphone pour donner un avis cinq étoiles sur la page Facebook de Violette and Co. Ces méthodes d’intimidation sont scandaleuses, et j’ai peur que ça se reproduise de plus en plus.»

La cause de ces attaques ? Une vitrine composée d’ouvrages sur la Palestine, ainsi qu’un livre de coloriage pour enfants jugé «antisémite» et «propagande du Hamas».