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Libération
Reportage

A Paris, une Fête de la musique entre euphorie et cache-cache avec la police

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Se retrouver, danser, écouter des concerts, déambuler sans masque sans se soucier de l’heure : les noctambules rencontrés par «Libération» ont savouré leur soirée, malgré les restrictions et interventions de forces de l’ordre.
La police a joué au chat et à la souris avec les fêtards pour tenter de limiter les gros rassemblements. Ici, place de la République, à Paris. (Geoffroy van der Hasselt/AFP)
publié le 22 juin 2021 à 7h48

La file d’attente s’allonge ce lundi soir, alors qu’une soirée de concerts s’apprête à démarrer dans le parc des Arènes de Lutèce, dans le Ve arrondissement de Paris. «Ça fait du bien de renouer avec les concerts», soupire Juliette, pieds nus sur un banc avec Alice, «au taquet pour prendre les places», forcément assises et peu nombreuses pour cette Fête de la musique. Marie-Monique, chercheuse à l’université de 76 ans, patiente pour Pete Doherty, qu’elle connaît «surtout pour sa vie tumultueuse.» A 19h45, le rockeur anglais aux cheveux désormais gris déroule tubes de l’époque Libertines et balades de ses albums solo.

A quelques encablures, sous les colonnes de l’université de Jussieu, l’ambiance est plutôt à la fanfare. «Je kifferais encore plus si je n’étais pas en prépa», déplore Valdemar, 19 ans, en maths-physique au prestigieux lycée Louis-le-Grand. Pour choisir le prochain point de rendez-vous, Adrien, coiffé d’un serre-tête licorne, et Gautier, 24 ans, «un fond de vodka» et un pastis en main suivent «les rumeurs» : «On y va au feeling». Car plus question de s’installer sur les quais, déjà désertés vers 21 heures, les gendarmes empêchant tous les regroupements statiques. «Déjà que ça ressemblait pas trop à une fête», protestent Moussa et Anastasia, la trentaine, délogés de leur spot à l’ombre. Au lendemain de la levée du couvre-feu, les festivités