«On est toutes enfermées dans un orphelinat. Nous deux, on a été abandonnées. Elle, ses parents sont morts dans un accident. Celle-là, elle a été placée à cause de ses parents violents. Et elle, sa mère n’a pas d’argent et son beau-père ne veut pas s’occuper d’elle… Mais le directeur de l’orphelinat est méchant avec nous. Alors on s’enfuit, et on vend des habits pour survivre parce qu’on est très pauvres.» Voilà le scénario qu’India, Saphir, Naomie, Chenoa et quelques autres filles ont imaginé. Agées de 13 à 15 ans, ces adolescentes gitanes du quartier Saint-Jacques, à Perpignan, partagent une aventure qui enchante leur été : inventer ensemble une histoire, imaginer des scènes, être filmées et incarner les vedettes d’un court métrage qui sera diffusé en novembre, à l’occasion du premier festival de culture gitane de Perpignan. India éclate de rire : «On va être des stars !»
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Ce projet de festival repose sur deux hommes, l’un gitan et l’autre pas. «Référent» de Saint-Jacques, autrement dit représentant reconnu et respecté par sa communauté, Mambo Saadna, 66 ans, préside le comité d’animation de la place du Puig, du nom d’une esplanade fréquentée par les gitans du quartier. Le «payo» (non-gitan), c’est Benjamin Barou-Crossman : comédien, metteur en scène, directeur de la compagnie TBNTB basée à Alfortville, en région