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Libération
Enquête

A quoi joue Gaspard Proust, le comique de l’empire Bolloré ?

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Le Slovéno-Suisse de 47 ans émaille ses sketchs de propos choquants, sans que cela ne provoque de polémiques à la hauteur de celle qui a touché Guillaume Meurice. Portrait d’un humoriste au service de l’idéologie ultradroitière de son patron.
Gaspard Proust lors du «grand débat» organisé par l’hebdomadaire d’extrême droite «Valeurs actuelles», à Paris le 22 mars 2022. (Denis Allard/Libération)
publié le 15 décembre 2023 à 7h15

Pas rancunière, Sonia Mabrouk a tenté de convaincre Gaspard Proust de répondre à nos questions. Sans succès. L’humoriste a rappelé à sa collègue de la matinale d’Europe 1 qu’elle-même avait accepté de rencontrer Libération pour un portrait en 2021. Lequel avait indigné les aficionados de celle qui était croquée en «directrice de la réaction». Lui passe son tour, laissant ses proches, collègues et divers collaborateurs, ex ou actuels, que nous avons interrogés le décrire comme un «solitaire». Un «cynique» par essence, dont «la provocation» serait le moteur principal, mais toujours assailli par «le doute». Un «écorché vif», amateur de bonne bouffe et de grands vins, fuyant le bouillonnement parisien dans «son chalet sur les hauteurs de Chamonix», dont il descend trois jours par semaine pour le boulot, musique classique à fond dans le casque. Et qui, lorsqu’il se pointe comme sur un malentendu à quelques soirées mondaines, n’est pas là pour mettre l’ambiance. Gabriel Attal, alors ministre délégué aux Comptes publics, s’est ainsi retrouvé un soir au même dîner que l’humoriste, qui fut banquier d’affaires en Suisse avant de se lancer sur les planches. «Il me parlait taux d’intérêt et compagnie de manière hypertechnique, j’avais l’impression d’être face à un directeur du trésor»