Trois petites semaines. C’est le temps qu’il reste à Station A pour quitter les haras de Rodez, en Aveyron. Cette coopérative d’intérêt collectif (SCIC) a reçu fin mai un courrier lui intimant d’abandonner ce tiers lieu. Le propriétaire, le conseil départemental, a décidé de ne pas renouveler l’autorisation d’occupation temporaire qui était accordée depuis deux ans pour permettre de faire revivre des activités culturelles et sociales dans ces bâtiments restés des années à l’abandon, situés à deux pas du centre-ville. Le département veut vendre et l’acheteur est tout trouvé : la municipalité. Mais ce qui aurait pu être un simple changement de propriétaire se transforme en une remise à plat par la mairie du projet coopératif élaboré sur place depuis 2020. L’expulsion est contestée ce mardi devant le tribunal administratif de Toulouse par la SCIC.
A l’origine, l’idée était de créer «un espace de rencontre entre professionnels, associations, indépendants et artistes» explique Alan Hay, son dynamique directeur. Coworking, ateliers d’artisanat ou de réparation de vélos, «on ne veut pas non plus se transformer en boboland», assure le directeur, qui veut veiller à un certain brassage social. Ce jour-là, alors que les dames chics déjeunent après leur yoga hebdomadaire, des enfants s’amusent dans le parc sous le regard de résidents d’Ehpad réunis pour des activités à l’ombre des arbres, tandis que