Sur la route principale, épine dorsale de l’ex-zone à défendre (ZAD) du Carnet (Loire-Atlantique), une série de tranchées, trous béants de plusieurs mètres, alterne avec les anciennes barricades. Au sol, des tas de bonbonnes de gaz se mélangent à des tessons de bouteille et d’anciens barbelés. Plus loin, un seau empli de patates cloutées et des traces de cocktail molotov. Sur le territoire de feue la ZAD, tout juste investi par la gendarmerie, une forte odeur de combustible règne. Mais déjà, dans la fumée, les pelleteuses s’activent pour mettre à terre les dernières cabanes de la Vigie, l’ancienne porte d’entrée vers l’intérieur de la zone occupée. Sur une benne abandonnée, un message demeure parmi d’autres : «C’est pas 400 hectares ici, c’est une planète.»
Le dispositif était impressionnant ce mardi matin, entre Nantes et Saint-Nazaire, pour évacuer la jeune ZAD du Carnet, ses 400 hectares et sa cinquantaine d’occupants, une opération préparée depuis plusieurs semaines par la préfecture. Aux 400 gendarmes déployés sur le site venaient s’ajouter des véhicules, deux blindés au sol, mais également des zodiacs qui sillonnaient la Loire et un hélicoptère survolant le terrain. Commencée aux aurores à 6 h 45, l’intervention s’est poursuivie jusqu’à la fin de la matinée.
Inutile bétonisation
Installée fin août en bord de Loire, la ZAD du Carnet s’oppos