Des fautes, l’abbé Pierre, monument national de la charité et figure révérée du catholicisme, reconnaissait en avoir commis au long de sa très longue existence. Interrogé par l’essayiste Frédéric Lenoir, l’ancien député et résistant confessait que «la force du désir […], il m’est arrivé d’y céder de manière passagère», dans un livre présenté comme son testament spirituel, Mon Dieu… pourquoi ? Petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie (Plon), publié en 2005. Il y a près de vingt ans, ces quelques mots avaient déjà fait du bruit. Le religieux, de son vrai nom Henri Grouès, avait failli à son vœu de chasteté. Mais, à l’entendre, une fois ou l’autre, sans réelle conséquence.
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Au regard de son grand âge et de l’œuvre accomplie, l’heure était à l’indulgence vis-à-vis du vieil homme, figure adulée en France, qui décédera deux ans plus tard, à l’âge de 94 ans. Sur l’abbé Pierre, les ragots, qui prennent désormais une autre signification, existaient. L’icône de la charité traînait derrière elle une réputation sulfureuse, celle d’aimer les femmes. Mais d’une manière particulièrement détestable à l’aune de ce que l’on l’apprend aujourd’hui. Et qui conforte, a posteriori, le fait que l’Eglise catholique n’entamerait jamais une procédure de canonisation du prêtre pour qu’il rejoigne le panthéon de ses saints.