La déflagration provoquée par l’affaire de l’abbé Pierre laisse entendre que l’Eglise catholique se serait lancée dans une grande opération de transparence, notamment en ce qui concerne ses archives. Mais de quelles archives s’agit-il ? En réalité, l’institution garde précieusement certaines d’entre elles qui restent strictement non communicables. Le code de droit canonique, le droit interne à l’Eglise catholique, fixe officiellement l’existence de ces archives secrètes, désignées d’ailleurs comme telles. Elles existent dans chaque diocèse et sont seulement accessibles à l’évêque et au chancelier (le responsable des archives). Ce que l’institution considère, selon sa terminologie, comme des «affaires de mœurs» des prêtres – les violences sexuelles en font partie – relève généralement de ce domaine réservé.
Enquête
Selon des informations de Libération, les historiens de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise avaient eu exceptionnellement accès à ces archives secrètes lors de leurs travaux. Ce qui leur permet d’affirmer qu’aucune procédure canonique n’a été menée contre l’abbé Pierre. Malgré tout, celui-ci a été sanctionné. Il a été au moins interdit de confesser, très probablement par l’évêque de Grenoble ou celui de Versailles qui avait sous sa juridiction les premièr