Menu
Libération
Décryptage

Affaire Agnès Firmin-Le Bodo : une «loi anti-cadeaux» qui met vraiment le paquet ?

Article réservé aux abonnés
L’affaire qui entoure la nouvelle ministre de la Santé pourrait révéler les failles d’un dispositif trentenaire censé contrôler et moraliser les relations entre entreprises et acteurs de la santé.
Agnès Firmin-Le Bodo à Paris, le 18 octobre 2023. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 22 décembre 2023 à 20h37

Les cadeaux à gogo et les vacances au ski pour le pharmacien et sa famille aux frais des labos, ce n’était pas fini ? La première loi anti-cadeaux de 1993 était censée mettre fin à cette corruption dans le secteur de la santé. Pourtant, la nouvelle ministre de la Santé par intérim, Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacienne de profession, aurait, selon Mediapart, reçu des produits de luxe pour un montant de 20 000 euros de la part des laboratoires Urgo entre 2015 et 2020. Au lendemain de la publication de Mediapart, elle a confirmé être visée par une enquête sur des cadeaux non déclarés, offerts par la multinationale, un des leaders du marché du pansement notamment.

La loi anti-cadeaux interdit de recevoir «des avantages en nature ou en espèce» de la part d’entreprises commercialisant des produits pris en charge par la Sécurité sociale sauf ceux de «valeur négligeable». Renforcée en 2013, les labos sont désormais obligés de déclarer les avantages censés être dérogatoires, octroyés aux médecins et pharmaciens. Un décret de 2020 spécifie également qu’un professionnel de santé ne peut pas se voir offrir des revues relatives à l’exercice de sa fonction d’un montant de plus de 150 euros par an, sans déclaration auprès de son Ordre. Les labos peuvent toujours tenter d’endoctriner un professionnel de la