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Libération
Reportage

Affaire Alex Batty : en pays cathare, entre conflits de voisinage et réputation mystique

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Le retour du jeune Britannique disparu depuis six ans a fait ressurgir des fantasmes et les fractures entre locaux et néoruraux dans l’Aude, prisée de férus de fin du monde.
Le village de Camps-sur-l'Agly, dans l'Aude, où le jeune Britannique Alex Batty et son grand-père ont régulièrement été vus. (Matthieu Rondel/AFP)
par Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse
publié le 19 décembre 2023 à 7h20

Frédéric Hambye se dit excédé. Excédé par ce qu’il appelle «les amalgames» de la presse. Mais en retour, ce solide quinquagénaire belge ne lâche des informations qu’au compte-goutte. Oui, lui et sa compagne Ingrid ont bien accueilli, sous de faux noms, Alex Batty et son grand-père, dans l’ancienne ferme templière de Camps-sur-l’Agly (Aude) qu’ils ont transformée en gîte. Le jeune Britannique, dont la grand-mère avait la garde, était porté disparu depuis 2017. Selon l’adjoint du procureur de Toulouse, Antoine Leroy, sa mère et son grand-père sont soupçonnés de l’avoir enlevé lors de vacances.

Pour Frédéric Hambye, «l’accueil de cette famille relevait d’une certaine façon de la charité chrétienne». Non, ce couple féru de yoga et de cuisine bio venu de Namur n’a pas constitué une «communauté spirituelle» en débarquant au pied du pic de Bugarach, affirme un communiqué publié en français et en anglais sur son site internet.

Présenté comme «une ferme délabrée» par le tabloïd britannique Daily Mail, le gîte de la Bastide ne doit pas être confondu avec la ferme voisine rachetée par un couple italie